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Le Genepi est une association qui milite pour le décloisonnement des institutions carcérales. Ce forum est destiné aux bénévoles de la région Grand Ouest.
 
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 Historique

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AuteurMessage
Clément Thébault




Date d'inscription : 08/12/2016

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MessageSujet: Historique   Historique EmptyVen 23 Déc - 18:38

Mai 1968 ? Une date qui siffle comme une bombe à retardement dans l'histoire des prisons françaises. Fer de lance d'une kyrielle d'émeutes dans les établissements pénitentiaires, ce printemps de révolution a précipité la décennie 1970 dans la contestation et l'agitation jusque derrière les barreaux. Une décennie qui verra, entre autres, naître le GENEPI.

Des liens familiaux réduits presque à néant, pas d'accès à l'information ni à des activités socioculturelles ... le cloisonnement vis-à-vis de la société est insupportable. Dehors, certains dénoncent l'inacceptable : autour du philosophe Michel Foucault, se réunissent un certain nombre d'intellectuels. Ils forment le GIP (Groupe d'Information sur les Prisons), le 8 février 1971 : "Son objectif est d'informer, de faire sortir les prisons du silence, de donner la parole à ceux qui ne peuvent pas la prendre, de témoigner devant le monde de ceux qu'eux-mêmes appellent l'intolérable".

Parallèlement à cette création, s'inscrivent les premiers événements importants dans le chapitre des révoltes en prison. De nombreux casseurs ont été incarcérés suite aux émeutes de 1968 : ils sont habitués à la rébellion. A la centrale de Ney, à Toul, en décembre 1971, des membres du personnels sont pris en otages ; puis à Lyon (juillet 1972), un détenu blesse mortellement l'un des surveillants ; sans oublier l'affaire de Clairvaux (septembre) : deux détenus, Buffet et Bontems, se rebellent. Au final, deux morts : une infirmière et un surveillant. Pour finir l'année 1972 (elle compte plus de 85 incidents dans les prisons françaises), l'administration pénitentiaire supprime les colis de Noël : une brimade de plus pour les détenus, dont les mouvements de révolte se transforment en protestations collectives, avec grèves de la faim et du travail. Ne voyant pas les conditions de détention s'améliorer, l'ADDD (Association de Défense des Droits des Détenus) et le CAP (Comité d'Action des Prisonniers), notamment, aident les détenus à structurer leurs revendications. L'année 1973 verra surgir, dans certains établissements, des mouvements très organisés. Mais c'est en 1974 que les révoltes atteignent leur paroxysme : elles s'étendent à une quarantaine d'établissements à travers la France.

Pendant la campagne électorale de Valéry Giscard d'Estaing, les incidents se multiplient en détention. En juillet, la maison centrale de Nîmes est même entièrement saccagée. Mais le 10 août, une poignée de main symbolique va marquer l'arrêt des violences : visitant les prisons de Lyon, le président se mêle aux détenus. Devant les photographes, il serre la main à des prévenus. Aucun président français ne s'est depuis rendu en prison.

Le nombre de personnels médico-socio-éducatifs se voit augmenter, l'Éducation Nationale met à disposition du personnel pénitentiaire des instituteurs et les fonctions de juges d'application des peines sont renforcées. La réforme de 1975 s'annonce entièrement tournée vers l'effort de réinsertion sociale : amélioration des conditions de détention, assouplissement des mesures d'aménagement d'exécution des peines et redéfinition des établissements en trois catégories (maison d'arrêt, maison centrale et centre de détention) sont au programme. La protection sociale des détenus et celle de leur famille est alignée sur le droit commun, le concours pour l'accès au grade de sous-directeur est ouvert eu recrutement extérieur, la durée de la formation initiale des personnels de surveillance est allongée et un effort budgétaire est produit afin de créer plus de postes. En outre les conditions d'attributions de la semi-liberté, des permissions de sorties et de la libération conditionnelle sont élargies.

La suite vous la connaissez. C'était il y a 39 ans. Grâce à l'initiative de M. Lionel Stoléru, alors conseiller technique à la présidence de la République, une nouvelle étape naît dans le décloisonnement des prisons. Après une phase-test et une réception à l'Elysée en 1975, les premiers étudiants bénévoles, issus au début des grandes écoles (puisque l'idée initiale était de sensibiliser les futurs employeurs et chefs d'entreprise à la réinsertion des personnes détenues), foulaient le sol des établissements pénitentiaires pour la première fois, avec pour volonté de « collaborer à l'effort public en faveur de la réinsertion sociale des personnes incarcérées par le développement de contacts entre les étudiants de l'enseignement supérieur et le monde pénitentiaire ».

Le GENEPI voyait le jour, porté par 120 membres répartis dans 12 groupes locaux. Nous étions le 26 mai 1976.

LE CHANGEMENT D'OBJET SOCIAL

A sa fondation, en 1976, le GENEPI a placé la réinsertion au cœur de son action en affirmant qu’il avait pour objet social de « collaborer à l'effort public en faveur de la réinsertion sociale des personnes incarcérées ».

Le GENEPI a néanmoins rapidement estimé nécessaire de marquer qu’il n’entendait pas subordonner sa définition de la réinsertion à celle qui transparaissait de certaines politiques sécuritaires. Ainsi, en 1981, au lendemain de la loi Peyrefitte dite "Sécurité et liberté", le GENEPI a adopté ses deux premières prises de positions publiques, pour affirmer son opposition à une politique gouvernementale en matière de réinsertion sociale qu’il jugeait "incompatible avec les buts de son mouvement".

Trente ans plus tard, le GENEPI a souhaité examiner ce qu’il en était, afin de préciser le rapport qu’il entendait entretenir avec cet ensemble de discours et de pratiques de l’institutionnel pénitentiaire.

Ce questionnement a abouti à un changement d'objet social lors de l'Assemblée Générale de Juin 2011.

Désormais, le Genepi « oeuvre désormais en faveur du décloisonnement des institutions carcérales par la circulation des savoirs entre les personnes incarcérées, le public et ses bénévoles ».

LE CHANGEMENT DE NOM

GENEPI, génépi, Genepi : quelles différences ?

Lors de l'Assemblée Générale de 2014, les membres présent-e-s ont fait le choix de faire évoluer l'identité de l'association.

Initialement intitulé GENEPI (pour Groupement Etudiant National d'Enseignement aux Personnes Incarcérées), le groupement s'appelle désormais Genepi, sans acronyme.

Les raisons de cette évolution ?

Il s'agissait de ne pas restreindre les actions de l'association aux seuls ateliers en détention.
De même, le terme d'enseignement ne correspond plus aux activités que nous souhaitons proposer au sein des lieux d'enfermement.
Par ailleurs, la diversité des lieux d'intervention du Genepi n'était pas recouverte par le vocable de "personnes incarcérées".

Les autres termes étaient également sujets à débat. Ainsi, dans un souci de mixité sociale renouvelé, l'identité étudiante ne constitue plus une condition sine qua non d'adhésion à l'association.

Le génépi, quant à lui, est le nom commun d'une plante de montagne (famille des Astéracées), qui donne son nom à une liqueur bien connue des Alpins.
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